En début d’automne, nous croyions qu’une poursuite gouvernementale contre les grandes banques les accusant de « fraude et de manipulation du marché de l’or » était un événement d’une telle importance qu’il pouvait mettre fin aux manœuvres de suppression du prix des métaux précieux ayant pour but d’empêcher ces derniers de reprendre leur tendance haussière. Aussitôt qu’Union de Banque Suisse, première banque visée par cette poursuite, annonça qu’elle acceptait sans discuter de payer le montant qui lui était réclamé, le prix de l’or s’est effondré de plus de 100 $ pour atteindre un nouveau bas de 1130 $. Beaucoup d’analystes ont dénoncé cette manœuvre opportuniste et malhonnête. Mes espoirs étaient donc mal fondés, puisque les manipulateurs continuent toujours de se moquer de la Justice. Il faudra plus que des dénonciations pour les empêcher de nuire. Pourtant, le prix de l’or doit reprendre sa poussée à la hausse si on espère voir les aurifères en hausse également.
À mon avis, le secteur des aurifères a été tellement malmené dans les trois dernières années qu’il présente finalement une configuration technique des plus favorables. Les opérations visant à contrer la hausse des prix des métaux précieux en Europe et en Amérique ont déprécié les titres aurifères jusqu’au niveau panique du creux de marché de 2008 et même plus bas dans bien des cas, ce secteur étant pourtant le plus sous-évalué de tous les secteurs boursiers. Dès que le US Treasury et la Fed cesseront leurs interventions, j’estime que nous allons assister à un départ des prix à vitesse accélérée vers de nouveaux sommets. D’ici là, il faut attendre et bien se positionner.
Toutefois, un événement prochain pourrait être le catalyseur attendu qui amènera la fin de l’intervention : il s’agit du référendum national du 30 novembre visant à forcer la Banque Centrale de Suisse (BCS) à hausser la couverture-or de sa masse monétaire à 20 % alors qu’elle se situe actuellement à 7,5 %. On parle donc pour la BCS d’acquérir 1733 tonnes d’or sur le marché, en plus de récupérer les 300 tonnes que leur doivent les américains, au moment où l’Allemagne, la Hollande et d’autres pays européens réclament sans succès leurs réserves d’or à la Fed américaine. Inutile de dire que si le résultat du référendum est un « oui » non équivoque, nous assisterons finalement à la reprise tant attendue. Dans le cas contraire, l’attente n’est pas terminée. Raymond